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L’art de la pause : comment créer du lien avec ses collègues

Les moments informels font la culture d’une entreprise


En tant qu’Office Manager débutante, j’ai passé quelques mois à me préoccuper de mes deadlines et des aspects les plus techniques de mon poste. Il a fallu l’arrivée de l’été et un calme relatif pour que je découvre l’aspect de mon job qui me plaira le plus : construire du lien avec mes collègues et m’imprégner de leur culture.


16 heures, un mercredi, en plein mois d’août. Il y a du soleil, mais pas trop. Juste assez pour vous donner envie de prolonger un peu plus longtemps que d’hab votre pause-café dans la cour.


Ça tombe bien : on est en 2016, et moi, je suis Office Manager depuis quelques mois seulement. Et cet été-là, je découvre enfin le plaisir des breaks entre collègues. Tous les après-midi, quelqu’un s’arrête devant mon bureau pour me proposer « Une petite clope, Lia ? » et pour la première fois depuis ma prise de poste, je peux répondre oui. Aucune tâche urgente à boucler avant la fin de la journée. (Oui, fumer c’est mal, j’ai presque arrêté depuis).


À chaque fois que je repasse par Paris l’été, que je vois les terrasses pleines et les groupes de collègues qui discutent à la sortie des bureaux, je repense à ce mois d'août là. Je me revois papoter avec les devs ou prendre un verre en afterwork avec l’équipe market. J’en ai pas l'air comme ça, mais dans ces moments-là, je suis en train de travailler.


Mieux : je suis en train de découvrir l’aspect de mon travail que je finirai par adorer, et que je choisirai de développer en créant le club des OM. Voilà ce que les pauses-café d'août m’auront permis de découvrir.



Comment savoir si on est vraiment intégré


Prendre un nouveau poste d’OM, c’est un peu comme débarquer dans un pays étranger.


Au début, on remarque les choses évidentes et utiles : la gare, les grands axes, le supermarché le plus proche. On essaie de comprendre le système des transports en commun pour réussir à se déplacer. Et puis, avec le temps, la magie de l’immersion opère.


On prend les habitudes des locaux. On se met à parler comme eux, à manger comme eux et à vivre à leur rythme. En un mot : on acquiert la culture.


Moi, lorsque j’ai commencé à travailler en tant qu’Office Manager, j’avais peu de temps pour m’intéresser à la culture de ma nouvelle entreprise. Admin, services généraux, événementiel : c’était ça, les tâches les plus pressantes sur ma to do list. À peine arrivée et sans formation spécifique, j’étais déjà jetée dans le grand bain. Il a fallu me former sur le tas pour assurer mes fonctions et tenir mes échéances. Et puis hop, on enchaîne sur un séminaire à organiser pour la fin juin. Autant vous dire que les six premiers mois, je les ai passés les yeux rivés sur mon ordi et la tête dans le lave-vaisselle (ah oui, c’était l’époque où je ramassais encore les mugs des autres à leur place sans voir le problème).


Mais une fois le mois d'août arrivé, je peux enfin souffler. J’ai le temps de discuter avec tout le monde. Jour après jour, de nouveaux rituels se mettent en place. Et puis une après-midi, à seize heures, je descends sans réfléchir dans la cour, ravie de retrouver le groupe habituel.


À ce moment-là, je me souviens avoir pensé :

« Ça y est, je suis enfin intégrée. »

La magie des moments informels avait opéré.



L’importance du lien social


Je n’invente rien : le lien social avec les collègues est un facteur important du bien-être au travail. Toujours plus facile de venir travailler le matin quand on apprécie les gens qu’on retrouve. C’est vrai pour tous les métiers, mais pour le nôtre, ça l’est particulièrement.


Pourquoi ? Parce que faire vivre la culture de l’entreprise est l’une de nos missions principales.



Et la culture, ce n’est pas le genre de choses qu’on peut imposer de l’extérieur, unilatéralement, sans savoir à qui on a affaire. Elle s’acquiert et se construit peu à peu, à force de petites interactions, souvent spontanées et informelles.


Évidemment, pour la renforcer, il faut des rituels réguliers (des All Hands Meetings, par exemple), et des moments privilégiés (séminaires, afterworks…). Mais ces événements-là ne seront efficaces que s’ils correspondent aux goûts et aux habitudes du groupe en question.


Alors, il faut bien connaître ses collègues pour éviter de proposer un dîner chic à une équipe de vingtenaires du genre soirée open bar. Ou d'organiser un tournoi de baby foot alors que tout le monde aurait préféré un cours de yoga. Tout dans la vie d’une boite, jusqu’aux locaux et au processus d’onboarding, sera plus efficace s’il reflète la personnalité et les valeurs des collaborateurs. Et nous, les Office Managers, sommes les garants de cette cohérence-là.


Au contact direct des équipes, nous portons leurs voix auprès de la direction. Intuitivement, nous savons qu’un plan de flex office sera gênant pour l’équipe des commerciaux, souvent en déplacement, et qui ont besoin de garder leurs repères au bureau.


Ou qu’un déménagement en banlieue rendra plus difficile la vie des jeunes parents. Ce savoir-là, il est précieux, c’est lui qui nous rend vraiment bons à ce que nous faisons. C’est pour cela que nos employeurs comptent sur nous et que nos collaborateurs nous font confiance.


Et pour acquérir ce savoir, pas de recette toute faite : il faut pouvoir cultiver les moments informels.



Des pauses café… Au club des OM


Oui, je suis bien en train de dire que les pauses café-clope d'août ont fait de moi une meilleure OM. Mais pas seulement : elles ont aussi fait de moi une OM plus heureuse, engagée et épanouie. En tissant des liens sincères avec mes collègues, j’ai compris pourquoi j’adorais ce métier : ce que j’aime par dessus tout, c’est le contact avec les autres et ce sentiment d’appartenance qui se crée lorsqu’on fait vivre une communauté. Le métier d’OM n’est pas de tout repos (vraiment, loin de là). Mais pour moi, tous les coups de stress, les deadlines, les to do lists à rallonge valent la peine pour cultiver ce sentiment-là. D’ailleurs, c’est aussi pour retrouver ce sentiment que j’ai créé le club des OM. Il me permet de prendre soin des autres OM comme ils et elles prennent soin de leurs collègues au quotidien.


Tout cela, je n’aurais pas pu le découvrir si j’étais restée le nez sur mon écran, à jongler entre les prios. Et je n’en serais sûrement pas là aujourd’hui.



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